Nous sommes certains qu’il vous est arrivé à de multiples reprises de tempêter contre la lenteur et la fréquence des travaux sur nos routes suisses. Pris dans les bouchons, vous vous demandez pourquoi ces travaux durent depuis si longtemps, pourquoi ça n’avance pas.

Et vous imaginez le pire : et si c’était louche ? Et si ces travaux étaient retardés volontairement, pour gonfler la facture finale par exemple ? A Temps Présent, nous essayons de ne pas abuser du mot « scandale », mais c’est bien ce que révèle l’enquête que nous vous proposons ce soir. On a décortiqué à la loupe l’avancement d’un immense chantier autoroutier, celui de l’A9, qui est censé relier les villes valaisannes de Sierre et de Brigue, sur la route du Simplon et de l’Italie. 30 ans que ça dure, près de 4 milliards déjà dépensés, et toujours pas le bout du tunnel.

Françoise Weilhammer et Xavier Nicol ont examiné kilomètre par kilomètre ce chantier. Je vous parlais de scandale, c’est peu dire : l’histoire qu’on vous raconte c’est comment l’incompétence, le gaspillage, le copinage politique, la corruption même, ont torpillé un immense chantier public. Petit rappel : ce chantier est financé par le contribuable, vous et moi. Par les impôts des Valaisans et des Suisses, par les taxes prélevées sur le prix du carburant. Vous avez dit scandale ?

Avant de se quitter, nous avons une pensée pour la famille d’Alain Tanner, ce grand cinéaste suisse, parti quelques heures avant Jean-Luc Godart, cette semaine. Temps Présent doit beaucoup à Alain Tanner, un des pionniers du cinéma en Suisse romande, fondateur du groupe 5, un collectif de réalisateurs qui a activement participé à l’émission de reportage Continents sans Visa, dès 1959. C’est de cette émission qu’est né Temps Présent, dix ans plus tard, en 1969. Alain Tanner avait réalisé en 1970, pour notre émission, un reportage visionnaire, sur les détenus administratifs en Suisses, marginaux ou vagabonds, que l’on emprisonnait arbitrairement jusque dans les années 80.

Un reportage de Françoise Weilhammer et Xavier Nicol.