La victoire sans appel du candidat populiste, Javier Milei, à la Présidence de l’Argentine le 19 novembre dernier, avec près de 56% des voix, inquiète tous ceux qui se refusaient d’y croire. Après Donald Trump et Jair Bolsonaro, un nouveau pays bascule vers l’extrémisme. 

Se définissant libertarien, menant une campagne de façon provocante, tronçonneuse à la main, il promet de tailler dans les dépenses de l’Etat. Mais pas seulement : le droit à l ‘avortement, l’existence des communautés LGBT pourraient être remis en cause. Milei semble vouloir mettre en place une société ultraconservatrice. A la veille de sa prestation de serment, le 10 décembre, Vladimir Vasak a pris le pouls du pays profond, avant, pendant et après le deuxième tour de l’élection présidentielle. 
Quel état d’esprit a mené les Argentins à voter massivement pour ce candidat et qu’attendent-ils de ce président pas comme les autres ? C’est dans un train et sur les routes argentines que notre reporter est parti au contact du pays profond.
Trente ans après la fermeture de la ligne, dans un train au réseau défaillant qui relie péniblement, depuis six mois et au bout de 32 heures, les 1000 kilomètres séparant la capitale Buenos Aires de la ville de Mendoza, la volonté du gouvernement sortant de désenclaver l’intérieur du pays n’aura pas suffi à mener le candidat péroniste Victor Massa à la victoire.
Les chemins de fer appartiennent à l’Etat. Le pays, en crise depuis des années, affiche un taux d’inflation de plus de 150%. Aujourd’hui, le nouveau Président Javier Milei a promis de privatiser toutes les entreprises publiques dont la rentabilité laisse à desirer, rendant l’avenir des chemins de fer argentins incertain.