La paléontologie s’intéresse à des objets, les fossiles, qui ont depuis longtemps attiré l’attention des hommes, dans une perspective de collection d’abord, d’explications fantastiques ensuite. Quelques êtres fabuleux ont ainsi été conçus en tout ou partie à partir de restes fossiles, tels les œufs de serpent aux vertus magiques, les serpents de pierre, les géants, les licornes et autres griffons. L’analyse naturelle et rationnelle des fossiles a pu faire la part du réel chez ces créatures. Le monde n’en est pas désenchanté pour autant. A l’inverse, les récits paléontologiques, parfois héroïques, ont pu nourrir, grâce à de réelles découvertes, des mythes anciens tel l’homme sauvage et le yéti (le gigantopithèque) ou bien créer des mythes nouveaux comme la sortie des eaux (le poisson qui marche) ou le chaînon manquant entre le singe et l’homme depuis le pithécanthrope d’Eugène Dubois jusqu’au petit dernier, Toumaï – qui est le premier – venu du Tchad.