Les chiens, les chevaux et les taureaux jouent un rôle majeur dans la culture festive espagnole. Mais nombre de ces animaux sont négligés, voire maltraités, en particulier les chiens de chasse. Pour y remédier, l’Espagne a adopté en 2023 la loi de protection des droits et du bien-être animal. Pourtant, ce texte demeure controversé, car une partie de la population refuse de renier ses traditions.

Cela fait 20 ans que Saskia Rinia van Rauta s’occupe bénévolement de chiens recueillis au refuge animalier de San Anton à Villamartin, une petite ville d’Andalousie. Nombre de nouveaux arrivants sont craintifs et sous-alimentés, certains présentant même des signes de mauvais traitements. Les plus malmenés sont les galgos. Ces lévriers espagnols, prisés pour débusquer les lièvres, mais aussi pour les courses de chiens, sont souvent « éliminés » lorsque leurs performances déclinent. Une nouvelle loi vise également à mieux protéger des bêtes de somme et les animaux domestiques. Or, le lobby des chasseurs veut exclure les galgos de son champ d’application.

À Villamartin, Ricardo Pérez organise chaque année depuis 35 ans une course de galgos durant la traditionnelle feria, qui associe foire au bétail, concerts, fête foraine et spectacles taurins. Il veut continuer à élever des lévriers pour la chasse et les courses. Or, la loi impose aux éleveurs de s’inscrire sur un registre officiel et elle limite le nombre d’animaux domestique par foyer. À l’avenir, les Espagnols s’exposeront à de lourdes amendes s’ils abandonnent, maltraitent ou tuent des animaux en bonne santé.

À Madrid, Ana Béjar, du parti animaliste PACMA, milite pour le bien-être de toutes les espèces animales et pour l’abolition de la corrida, toujours licite en Espagne. Avant l’adoption de la nouvelle loi, défenseurs de la cause animale et chasseurs se sont battus bec et ongles pour défendre leurs causes respectives.

Reportage (Allemagne, 2022, 33mn)

Disponible jusqu’au 10/09/2024