Baigné par l’océan Indien à l’ouest, le Pacifique à l’est, et s’étendant de part et d’autre de l’équateur en Asie du Sud-Est, l’Indonésie est, avec ses quelque 14 000 îles, le plus grand archipel du monde. Situé à la convergence des plaques pacifique, eurasienne et australienne, ce pays aux 257 millions d’habitants doit régulièrement faire face aux phénomènes naturels extrêmes. En 2004, le tsunami qui dévaste la région n’épargne pas la province d’Aceh, au nord de l’île de Sumatra, et fait près de 170 000 morts. Une tragédie encore très présente dans la mémoire de la population, qui redoute la survenue d’autres catastrophes naturelles.

Mais l’Indonésie est également touchée de plein fouet par les conséquences du réchauffement climatique. Chaque année, les fortes pluies provoquent des inondations dans la capitale, Jakarta, traversée par pas moins de treize rivières. Pour sauver la ville qui s’affaisse tous les ans de 5 à 20 centimètres et dont 40 % de la superficie se trouve sous le niveau de la mer, le gouvernement a lancé un projet colossal : la construction d’une digue géante de front de mer et de dix-sept îles artificielles. Chapeauté par la ministre de l’Environnement, ce programme inquiète néanmoins certains pêcheurs, qui craignent d’être déplacés de force loin de leur lieu de travail. En outre, ces îles artificielles risquent de dégrader l’environnement et l’écosystème côtier. Gouvernement, ONG, société civile, scientifiques, tous tentent d’adapter le pays au défi du changement climatique. Mais à quel prix ?

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