Dans la région du Katanga, en République démocratique du Congo, un père de famille poursuit son rêve d’une vie meilleure au prix d’incommensurables efforts. Grand Prix de la semaine de la critique au Festival de Cannes en 2017.

Dans le sud de la République démocratique du Congo, un jeune villageois rêve d’offrir de meilleures conditions de vie à sa famille. Pour cela, il surcharge de sacs de charbon de bois son fragile vélo, qu’il a fabriqué lui-même, et part les vendre en ville, à plus de 50 kilomètres de là. Le voyage est éprouvant et dangereux. Kabwita n’a que la force de ses bras pour pousser l’engin qui flanche sous le poids de sa cargaison. De nuit comme de jour, il doit éviter voitures, camions et scooters qui menacent de renverser sa marchandise, tout en discutant avec la police qui lui réclame de l’argent.

Sisyphe contemporain

Une heure et demie durant, Emmanuel Gras (Bovines) filme le périlleux périple de l’un de ces vendeurs de charbon (makala en swahili) qu’il avait remarqués sur le bord de la route lors d’un précédent tournage. De la coupe d’un arbre près de son village aux négociations en ville sur le prix de vente de ses chargements, Kabwita est sans cesse dans le champ de la caméra dans de longs plans-séquences tournés à hauteur d’épaule. Cette simplicité du dispositif, sans commentaires, place d’emblée le spectateur en position d’empathie à l’égard de ce forçat de la route, sorte de Sisyphe contemporain, dont la souffrance ne semble jamais prendre fin. Remarqué dans les compétitions internationales, Makala a remporté le Grand Prix de la semaine de la critique au Festival de Cannes en 2017.

Documentaire d’Emmanuel Gras (France, 2017, 1h37mn)
Disponible jusqu’au 27/12/2023