Une semaine durant, une équipe de recherche française parcourt le sud de l’Islande pour mieux comprendre la formation de notre planète et l’apparition de la vie. Un voyage aux sources de la Terre à travers des paysages spectaculaires. 

Pays de glace et de feu à la conjonction de deux plaques tectoniques, sorti de l’eau il y a environ 20 millions d’années, soit très récemment sur l’échelle géologique, l’Islande possède la plus grande concentration de volcans actifs au monde. Sa nature sauvage et ses paysages modelés au gré des éruptions – une tous les cinq ans en moyenne –, des séismes et de l’évolution des glaciers en font un territoire mouvant, semblable à ce que pouvait être notre planète il y a plus de 4 milliards d’années. Les régions les plus hostiles d’Islande, faites de lave en fusion, de geysers bouillonnants et de roche brute, abritent pourtant de fascinantes formes de vie primitives, comparables à celles qui se sont développées dans les premiers océans. L’île est ainsi un laboratoire à ciel ouvert non seulement pour les géologues, mais aussi pour les spécialistes des micro-organismes qui cherchent à mieux comprendre la genèse de la vie sur Terre. 

Livre ouvert 

Six jours durant, le géologue Charles Frankel, également membre de la Mars Society, la géomicrobiologiste Bénédicte Ménez et le photographe Olivier Grunewald, passionné de volcans, s’embarquent pour une épopée de 250 kilomètres le long de la dorsale océanique émergée qui s’étend du volcan Hekla au glacier Vatnajökull, le plus vaste du pays, en passant par le Myrdalsjökull, profonde vallée creusée par la fonte des glaciers. À pied, à cheval (islandais) et en véhicule tout terrain, nos chercheurs aventuriers foulent des coulées de lave durcies, des paysages tapissés de mousses et d’épaisses mais fragiles étendues de glace pour reconstituer le scénario des origines de notre planète. Leur périple à travers ce « livre ouvert » géologique est aussi l’occasion d’explorer une culture islandaise profondément marquée par sa nature unique au monde, qu’il s’agisse de l’importance accordée aux lichens, de la mémoire vivante des éruptions et des séismes, ou de l’exploitation des ressources du sous-sol pour produire de l’énergie verte.

Documentaire de Herlé Jouon (France, 2023, 1h30mn)
Disponible jusqu’au 14/02/2024