Flavia et Thierry travaillent tous deux sur les toits en pierres. Elle vient du Tessin et lui de Fribourg. Leurs chemins se croisent, un peu par hasard, il y a une quinzaine d’année en Valais. Ensemble ils apprennent, sur le tas et sur les toits, le métier de couvreur de toits en pierres. Il y a huit ans, ils quittent la plaine du Rhône pour s’installer à Mase, petit village du Val d’Hérens, où ils trouvent un équilibre entre vie professionnelle, sociale et personnelle.

Flavia est probablement la seule femme à travailler sur les toits en pierres dans la région. Malgré son gabarit « poids plume », et grâce à sa force de caractère, elle a su s’imposer sur les chantiers et gagner le respect de ses pairs. Née entre deux carrières près de Belinzone, la pierre a toujours été sa passion. Mais comme, de l’avis de ses proches, ce n’était pas un métier pour une femme, elle se tourne, en deuxième choix, vers la lithographie et l’apprentissage de la fabrication de livres d’arts en Italie. C’est grâce à la rencontre, en Valais, de Sixt, couvreur lui-même, qu’elle pourra enfin réaliser son rêve de monter sur les toits et manipuler ces plaques qui sont souvent plus lourdes qu’elle.

Jeune, Thierry était un gymnaste prometteur. Mais la compétition ne lui convient guère et c’est tout naturellement qu’il se lance dans l’acrobatie et l’école du cirque. Avec ses aptitudes physiques et la rencontre avec Flavia et Sixt, il se forme également à la construction de toits en pierres. Ensemble ils travailleront plusieurs années du côté de Crans Montana jusqu’à ce que Thierry rencontre le guide et entrepreneur André Georges avec qui il travaille depuis dans la région d’Evolène. « Le toit c’est un espace assez confiné alors pour préserver notre couple, nous avons mis le Rhône entre nous. Aujourd’hui on a chacun sa région. » Plaisante Thierry.

A Mase, ils se sont aménagés une vie sur mesure. « C’est une vie assez simple, proche des gens et de la nature. Pour nous, c’est ça le vrai luxe. » Conclu Thierry.

Un reportage de Pascal Magnin.