Chaque année, 50 millions de meubles finissent à la décharge, et ce alors que le bois est une ressource de plus en plus rare. Des entreprises émergentes font le choix de l’économie circulaire en fabriquant des meubles à partir de matériaux récupérés ou en les proposant à la location.

« This is not waste, it is our future » : partant de ce principe, la firme danoise Mater fabrique des tables et des chaises à partir de déchets marins et plastiques. 38 tonnes de ces matériaux ont ainsi été traités l’an dernier et transformés en meubles, suivant un procédé consistant à y mélanger des fibres de filtres à café ou de la sciure de bois. La start-up dirigée par Ketil Årdal travaille actuellement sur un nouveau projet : fabriquer une chaise à partir d’appareils électroménagers mis au rebut. Le but est de produire des meubles de manière durable et pérenne, puisqu’ils sont réparables et que les pièces qui les composent peuvent être facilement remplacées. Désireuses de voir leurs déchets réemployés à bon escient, de grandes entreprises telles que Tetra Pak ou Carlsberg participent à ce projet inscrit dans l’économie circulaire.

Pourquoi posséder puis jeter des biens qu’on pourrait louer et réutiliser ? C’est la question que se pose Daniel Ishikaw quand il fonde en 2011 une autre start-up, Lyght Living Furniture Leasing. Germano-nippon, le chef d’entreprise a travaillé à Londres et à Tokyo avant de rentrer en Allemagne, où il fait le constat du faible nombre de logements meublés. Les meubles à louer n’existent alors pratiquement pas. Ishikawa décide de combler cette lacune, achète des meubles neufs de qualité et les fait installer chez son premier client. Quand ce dernier n’en a plus l’utilité, l’entreprise les récupère, les traite et les retape, si nécessaire. Selon Daniel Ishikawa, son mobilier peut servir 5 à 10 fois. Une autre forme d’économie circulaire, bien plus intelligente que les meubles à usage unique.

Reportage (Allemagne, 2023, 32mn)