La transformation continue de la capitale hellène mobilise sa population depuis des mois. Une question se pose toutefois : à l’avenir, Athènes appartiendra-t-elle à ses habitants ou à ses touristes ?

À Athènes, le quartier d’Exarchia, bastion anarchiste de gauche, est l’un des derniers où des personnes à faibles revenus peuvent encore se loger. Toutefois, la construction d’une nouvelle station de métro sur la place centrale suscite l’inquiétude des riverains, qui redoutent un phénomène de gentrification.
Chryssoula Papageorgiou est bien résolue à ne pas se laisser faire : aidée par d’autres habitants du quartier alternatif d’Exarchia, cette enseignante en primaire attaque la municipalité en justice. Avec ses compagnons de lutte, elle est parvenue à interrompre la construction de la station de métro en question. Tous redoutent la « valorisation » d’Exarchia et craignent que cet épisode n’en soit que le début. Ils imaginent déjà les nouveaux magasins, les hôtels flambants neufs, les hordes de touristes et l’inéluctable augmentation des loyers.
À l’inverse, pour l’adjoint au maire Vasilis Axiotis, la présence d’une station de métro dans un quartier aussi central qu’Exarchia est indispensable. Selon lui, si Athènes est déjà une grande métropole du XXIe siècle, elle n’a pas encore joué tous ses atouts. Il estime donc que la situation doit évoluer, à Exarchia comme dans toute la capitale. Or, Vasilis Axiotis peut compter sur le soutien du secteur hôtelier, auquel le potentiel de la ville n’a pas échappé.
La chaîne hôtelière israélienne Brown Hotels prévoit d’ouvrir 40 hôtels à Athènes d’ici 2025. Son PDG, Leon Avigad, se réjouit de cette évolution. La valorisation du quartier et de la ville entière attire les touristes, qui font grimper le chiffre d’affaires des établissements locaux – une situation qui profite à tous.

Reportage (Allemagne, 2022, 32mn)

Disponible jusqu’au 04/07/2024
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