Si toutes les civilisations n’ont pas, comme l’Occidentale, développé une théorie philosophique de la beauté, toutes, en revanche, ont chanté et cultivé la beauté, que ce soit celle des êtres, des objets ou des éléments. La modernité représente à cet égard une rupture radicale. Non seulement le monde a subi un processus d’enlaidissement croissant, dont la dévastation de l’environnement est l’expression la plus spectaculaire, mais la beauté comme valeur a été relativisée avant d’être refoulée, sinon éliminée. Quels sont les tenants et les aboutissants de ce qu’il faut bien appeler une révolution anthropologique ? Nous tenterons d’apporter à ces questions des éléments de réponse.