Environ 250 bébés naissent en Suisse, chaque année grâce à la fécondation avec donneur de sperme. Autrefois, ces donneurs de sperme, toujours anonymes, souvent des étudiants, déposaient leur semence dans une banque prévue à cet effet, une clinique, contre une petite rémunération. Une fois l’affaire faite, ils disparaissaient dans la nature sans que ni le donneur, ni l’enfant né de son don ne sachent rien de l’un ou de l’autre.

Tout cela était entouré du plus grand secret. Les médecins recommandaient même aux parents de cacher à leurs enfants qu’ils étaient nés de don de sperme. Mais les mentalités ont évolué. Désormais, tous les enfants nés après 2001 sont informés et ils ont le droit, à leur majorité, de connaître le nom de leur donneur. L’anonymat a disparu. Mais pour ceux qui sont nés avant 2001, c’est le trou noir. Pour autant qu’ils sachent la vérité, la quête de leur donneur est un parcours du combattant: la plupart des hôpitaux ont détruit les archives, à de rares exceptions, comme le CHUV à Lausanne.

L’enjeu de cette recherche des origines est profond, comme vous allez le voir dans ce reportage signé Maria Nicollier et Maria-Pia Mascaro. Savoir d’où l’on vient, qui est ce mystérieux père biologique, peut virer à l’obsession. D’autant que désormais, il est possible grâce aux techniques de la généalogie génétique, de faire des recherches soi-même pour retrouver ses origines. Mais attention : retrouver son père biologique, le rencontrer après des années, n’est pas sans risques, émotionnellement. Regardez !

Vous aurez remarqué que contrairement à l’habitude dans Temps Présent, nous n’avons donné que le prénom de notre interlocutrices et interlocuteurs. Nous avons ainsi respecté la demande de la plupart d’entre eux de ne pas être trop facilement identifiés sur les réseaux sociaux, et également de protéger leur père élevant. Sachez encore qu’en Suisse, le don de sperme a légèrement baissé depuis que l’anonymat des donneurs a été levé.

Un reportage de Maria Pia Mascaro et Maria Nicollier.