Ancienne championne d’escalade sportive, Cécile Lecomte milite depuis plus de vingt ans pour la protection de l’environnement. Jadis, elle bloquait les convois de déchets nucléaires en se livrant à de spectaculaires numéros d’escalade. Aujourd’hui, une affection rhumatismale l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant. Cela ne l’empêche pas de grimper sur les ponts et les arbres pour défendre sa cause.

Âgée de 41 ans, la Française emploie les mots « créative et qui dérange » pour parler d’elle – et de son action. Sa conviction est en effet inébranlable et ses combats politiques l’amènent souvent à franchir les limites de la légalité. La jeune femme a notamment bloqué plusieurs convois de déchets nucléaires lors de retentissantes opérations d’escalade. D’où son surnom : l’écureuil. C’est dès le plus jeune âge qu’elle découvre la désobéissance civile. Sa mère, enseignante, l’emmène sur ses épaules à des grèves et manifestations. À l’âge adulte, Cécile commence à souffrir de douleurs articulaires. Les médecins diagnostiquent une polyarthrite rhumatoïde. La maladie ne cesse de progresser et la douleur peut clouer la jeune femme au lit durant des jours. « Parfois, je désespère, car personne ne peut m’aider », dit-elle. Après avoir longtemps essayé de s’en passer, elle utilise désormais quotidiennement son fauteuil roulant. La maladie ne l’empêche pas pour autant de mener ses combats, comme lorsqu’elle manifeste devant l’usine de fabrication de combustible nucléaire de Lingen. Pas question non plus de renoncer à l’escalade : « en bas, j’ai peur ; en haut, je me sens libre ». La grimpeuse se hisse désormais au sommet des parois à l’aide d’un mouflage. Une technique tirée de l’handisport qu’elle enseigne lors d’ateliers et utilise pour ses actions militantes. Cécile veut ainsi grimper sur un pont à Wolfsburg pour manifester en faveur de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Mais la police la tient à l’œil. L’opération sera-t-elle couronnée de succès ?

Reportage (Allemagne, 2023, 33mn)