La société russe ne s’offusque pas des crimes racistes, les agressions se multiplient et l’impunité fait loi. La xénophobie s’étend sans résistance dans le pays. Exemple, à Krasnodar, une ville de 700 000 habitants du sud de la Russie. L’étranger n’est pas le bienvenu ici et on ne s’en cache pas. L’administration régionale de Krasnodar s’est dotée depuis 10 ans d’un arsenal ultra-répressif censé réduire l’immigration illégale et combattre le terrorisme. Des lois à la limite de la légalité mais qui commencent à faire figure de modèle dans toute la Russie. Ce sont les Caucasiens, les « culs noirs » qui en sont les premières victimes. Le gouverneur, Alexander Tkatchev ne fait pas dans la nuance : il prône ouvertement la déportation des migrants et minorités non slaves. Et sous prétexte d’ordre public, il autorise les milices cosaques à jouer les auxiliaires de police contre les étrangers. Les Cosaques, supplétifs zélés de cette politique xénophobe, se voient comme les garants de la pureté de la race slave. C’est donc une plongée au coeur du racisme ordinaire que nous proposons. Une discrimination qui commence avec le harcèlement de la police locale. Puis ce sont les milices cosaques qui font régner leur loi. Avec la complicité de l’administration locale. Enfin, c’est la résignation voire la collaboration des médias, véritables porte-voix de cette politique ultra-nationaliste.