A la porte de la guerre, Mouna vit l’enfer à huis clos dans un appartement de location à Amman. Elle est gazaouie, toute sa famille est sous les bombes, mais elle est restée bloquée en Jordanie, condamnée à assister, impuissante et terrorisée, à la tragédie qui menace d’oblitérer sa famille, sa ville, sa vie.

Le 7 octobre, elle était sur le point de rentrer chez elle, après 6 mois en Jordanie, pour suivre une chimiothérapie, indisponible à Gaza. Après l’attaque du Hamas en Israël, tout bascule : entre angoisse et fureur, la voilà prisonnière de son exil forcé, étrangère à sa vie dans ce pays d’accueil.
Autour d’elle pourtant, la solidarité avec Gaza s’organise, la colère gronde et le peuple manifeste. Ce peuple composé en majorité de « Palestiniens de cœur », descendants de réfugiés de précédents conflits, se mobilise contre Israël, mais aussi contre l’Occident. Dans la rue et sur les réseaux.
Or, la Jordanie est l’un des proches alliés des USA et un des pays les plus stables de la région. Le conflit rebat les cartes et oblige le roi Abdallah à un dangereux jeu d’équilibriste entre son opinion, ses liens privilégiés avec Washington et la menace d’un conflit régional.