Dans la grotte de Bacho Kiro en Bulgarie, l’analyse d’une dent et de fragments d’os humains livrés par de nouvelles fouilles fait remonter de 5000 ans supplémentaires la date d’arrivée présumée des Homo sapiens en Europe.

Les résultats des tests ADN et des datations au carbone 14 de ces restes démontrent que notre espèce était déjà présente dans l’est de l’Europe il y a 46 000 ans.

Les vestiges de Bacho Kiro sont les plus anciens témoignages européens des tout débuts du Paléolithique supérieur. Ces découvertes apportent de nouveaux éléments sur la période de transition entre les populations de Néandertaliens et d’Homo sapiens.

A l’échelle continentale, une coexistence de plusieurs millénaires des deux espèces a entraîné échanges génétiques et diffusion de nouveaux comportements. Le remplacement des Néandertaliens a été un processus long et beaucoup plus complexe que ce que l’on avait imaginé.

Jean-Jacques Hublin est paléoanthropologue, directeur du département d’Évolution de l’Homme à l’institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig (Allemagne). Il est professeur au Collège de France depuis 2014. Il s’est fait notamment connaitre du grand public par la publication en 2017 de la découverte au Maroc des plus anciens fossiles d’Homo sapiens connus à ce jour et datés d’environ 300 000 ans.