\r\nMythe ou réalité, il se disait depuis toujours qu’Alexandre le Grand, au fur et à mesure de ses conquêtes, avait semé derrière lui en quelque sorte, environ soixante dix villes. À part l’Alexandrie d’Égypte, toutes ces villes légendaires baptisées Alexandrie en son honneur demeuraient introuvables. Alors, pendant plus d’un siècle, des générations d’archéologues sont partis à leur recherche. En 1961 lors d’une partie de chasse à une centaine de kilomètres au nord de Kaboul, c’est Mohamed Zahir Shah, alors roi d’Afghanistan qui découvre, avec un chapiteau corinthien, le premier indice d’un site archéologique inconnu à ce jour : Aï-Khanoum. Les archéologues mettent à jour des céramiques, des fragments et des centaines de pièces de monnaie portant des noms de rois et des inscriptions en grec. Petit à petit se révèle que la ville – coupée du monde méditerranéen depuis le milieu du troisième siècle avant notre ère – avait été peuplée de colons grecs qui avaient conservé leur langue et leur écriture, mais cohabitaient avec des peuples d’Asie Centrale, Bactriens, Scytes, Sogdiens, Tokahriens. À 5000 kilomètres de la Grèce, franchir l’entrée de la ville c’était pénétrer dans un univers grec… À travers le temps et l’histoire, c’est à cela que nous invite la reconstitution virtuelle d’Aï-Kanhoum, l’Alexandrie oubliée.