Cocieri est une exclave moldave située dans la région séparatiste de Transnistrie. Une ʺzone de sécuritéʺ cernée de checkpoints tenus par des troupes de maintien de l’ordre. Depuis 2014, le discours anti-séparatiste de Iurie Cotofan lui vaut d’être « persona non grata » sur le territoire de Transnistrie.

Si elle n’était pas occupée par des sécessionnistes pro-russes, cette région – l’une des plus belles de Moldavie – serait certainement très prisée des touristes. Mais en 1992, la « République de Transnistrie » proclame son indépendance de manière unilatérale. Depuis, Cocieri est une exclave moldave au statut particulier : elle est encerclée par les séparatistes et cernée de checkpoints tenus par des soldats à la solde de Moscou, chargés de faire respecter le cessez-le-feu.

Pour Iurie, ces troupes chargées du « maintien de la paix » constituent une menace. Il les considère comme des ennemis de la Transnistrie, bien qu’il y ait grandi. Après la guerre de 1992, il a pourtant choisi de rester dans cette région gouvernée d’une main de fer et y a fondé une entreprise prospère. Jusqu’à ce que son discours ouvertement anti-séparatiste lui vaille d’être déclaré « persona non grata » sur ce territoire où il ne revient plus qu’en cachette pour rendre visite à sa mère, souffrante, prenant des risques considérables pour sa propre sécurité.

Alors qu’il essaie désormais de démarrer une nouvelle vie dans l’enclave moldave de Cocieri, Iurie se sent comme un réfugié dans son propre pays. Son projet : gérer un terrain de camping datant de l’époque soviétique. Mais touristes et investisseurs évitent la zone de sécurité, car la peur d’une attaque de troupes russes et séparatistes de Transnistrie est très présente.

Reportage (Allemagne, 2023, 32mn)

Disponible jusqu’au 28/06/2024