Récolté au Yémen, il guérirait de nombreuses maladies, procurerait la puissance sexuelle et financerait des réseaux fondamentalistes.
Au Yémen, on dit du miel de la vallée du Wadi Do’an que c’est un liquide aussi précieux que le pétrole.
Aux commerçants, il apporterait la richesse. Les médecins louent un remède universel. Pour les femmes, il est synonyme de fertilité, tandis que les hommes vantent ses vertus aphrodisiaques. Son goût de caramel au beurre, sa pureté, sa rareté et ses applications médicales citées dans le Coran en font le miel le plus cher au monde. Les prix atteignent 200 dollars le kilo à Dubaï (plus de vingt fois le prix du miel en France), où des cheikhs s’en procurent pour stimuler leurs chameaux avant une course de vitesse.

Récolté par des milliers d’apiculteurs dans l’est du Yémen, le miel est stocké dans des bidons, vendu
dans les marchés locaux, puis acheminé vers les grandes agglomérations du pays. Le produit se vend à une élite pour qui le consommer est un art de vivre. On l’arrose sur les pâtes feuilletées, le pain et les bananes. Dans les mariages, les déjeuners de famille ou en présence d’un invité, c’est un signe de prestige et un geste de bienvenue. L’élixir est également réputé pour ses applications thérapeutiques.

Des vertus que les médecins arabes et les chaînes de magasins vantent en confectionnant leurs propres huiles, shampooings, savons et crèmes de beauté à base de miel.

L’intérêt pour le miel s’étend aux pays occidentaux, mais pour des raisons tout à fait différentes : les services de renseignement américains soupçonnent en effet la filière de commercialisation du miel de servir de paravent aux activités de la nébuleuse Al-Qaïda et de blanchir l’argent sale du terrorisme.

Première Diffusion le 03/08/2008
Un film de Guillaume Pitron