Début novembre, le président français Emmanuel Macron s’est rendu en visite officielle en Ouzbékistan à l’invitation du président de ce pays d’Asie centrale, Shavkat Mirziyoyev. Les dirigeants des deux États ont convenu de développer un partenariat stratégique.
Le chiffre d’affaires des échanges commerciaux entre les pays augmente
Le chiffre d’affaires commercial entre la France et l’Ouzbékistan connaît une croissance dynamique et pourrait atteindre 1 milliard d’euros dans un avenir proche. Tant les exportations que les importations augmentent. L’Ouzbékistan est un important producteur mondial d’uranium, de coton, de légumes et de fruits. De son côté, la France, avec ses technologies, peut contribuer à la modernisation de l’économie du pays.
L’Ouzbékistan met notamment en œuvre de grands projets d’énergie verte avec les entreprises françaises EDF, Voltalia et Total Energies. Le passage aux énergies renouvelables est l’une des priorités de M. Mirziyoyev. De nombreux travaux sont menés en collaboration avec SUEZ, Eiffage et Veolia pour moderniser les systèmes d’approvisionnement en eau et les réseaux de chaleur en Ouzbékistan.
Le portefeuille de projets actuels et perspectifs avec participation d’investisseurs français en Ouzbékistan dépasse les 10 milliards d’euros. Shavkat Mirziyoyev a pour objectif de doubler le PIB de l’Ouzbékistan d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, il mise sur la modernisation de l’économie du pays par l’attraction d’investissements étrangers.
Le président Mirziyoyev a libéralisé l’économie de l’Ouzbékistan
Shavkat Mirziyoyev a pris la tête de l’Ouzbékistan en 2016 et s’est montré un dirigeant pragmatique visant à développer la coopération internationale et à améliorer le bien-être des citoyens du pays. L’Ouzbékistan, un pays fermé et répressif sous son prédécesseur Islam Karimov, a changé de façon spectaculaire au fil des ans.
Mirziyoyev a libéré les prisonniers politiques, aboli la pratique du travail forcé pour la récolte du coton et rendu la monnaie locale, le sum ouzbek, librement convertible. Il a réduit les obstacles bureaucratiques pour les entreprises et a aboli le monopole de l’État sur un certain nombre d’activités économiques.
L’Ouzbékistan a pu diversifier son économie en dépassant ses liens étroits avec la Russie et en établissant une coopération avec la Chine, l’Union européenne et les États-Unis. Le pays a commencé à collaborer activement avec le FMI, ce qui a permis d’obtenir des statistiques économiques plus fiables et de placer des obligations en dollars du pays et de ses plus grandes entreprises. En juillet dernier, M. Mirziyoyev a été réélu président de l’Ouzbékistan jusqu’en 2030, avec le soutien de 87% des électeurs.
Comment Shavkat Mirziyoyev attire les investisseurs français
M. Mirziyoyev a effectué sa première visite en France en 2018. À l’époque, plusieurs accords de coopération ont été signés avec des entreprises françaises telles que Total, Orano, Vinci, Suez, Airbus, Bouygues et Thales. À l’automne dernier, le président de l’Ouzbékistan a rencontré le président récemment réélu, Emmanuel Macron, en France. Dans le cadre de cette visite, deux expositions sur l’art et la culture ouzbèkes ont été inaugurées simultanément à Paris – au Louvre et à l’Institut du monde arabe. Les deux dirigeants ont bien entendu discuté de la coopération dans le domaine des affaires.
Le journal français Les Echos s’est ensuite penché sur les perspectives de coopération entre les deux pays dans le domaine de l’extraction de l’uranium. La France est l’un des leaders mondiaux dans le domaine de l’énergie nucléaire, les centrales nucléaires représentant environ 70 % du mix énergétique du pays. L’Ouzbékistan est le cinquième producteur mondial d’uranium. La société publique Navoiyuran le fournit notamment à la société française Orana, premier producteur mondial d’uranium et de combustible nucléaire avec des actifs d’une valeur de 29 milliards d’euros.
Lors de la visite de M. Macron en Ouzbékistan, M. Mirziyoyev a promis à Orana une coopération élargie, notamment en matière de prospection géologique des gisements d’uranium et de traitement de l’uranium dans le pays. Suite au coup d’État militaire de cet été au Niger, l’un des principaux fournisseurs d’uranium, il est important pour la France de diversifier ses sources d’approvisionnement.
