Le Royaume-uni est un des pays européens les plus touchés par l’inflation. Le salaire que touchent nombre de Britanniques leur permet à peine de faire face à la hausse des loyers, et à l’augmentation du prix de l’électricité et de l’alimentation. L’hiver dernier, certains d’entre eux ont même dû choisir entre se chauffer ou se nourrir : « Heating or eating ».

Au Royaume-Uni, les personnes à très hauts revenus sont parmi les plus riches d’Europe et le pays ne compte pas moins de 177 milliardaires. Mais, dans le même temps, des millions de Britanniques s’enfoncent dans la pauvreté.

James Anderson a l’occasion de constater au quotidien à quel point les gens souffrent de l’inflation. Ce plombier qui travaille au nord de Manchester propose ses services gratuitement aux séniors et aux personnes handicapées. Les clients de James vivent souvent dans un habitat dégradé car ils sont trop pauvres pour en payer l’entretien ou les réparations. Maureen, par exemple, touche une modeste pension. Une fois les factures réglées, il ne lui reste plus que quatre livres jusqu’à la fin du mois : dans ces conditions, impossible de faire réparer son chauffe-eau.
Au Royaume-Uni, les perspectives économiques sont peu réjouissantes et le niveau de vie n’a jamais connu une telle baisse depuis les années 1950. Les retraités et les familles monoparentales sont les premières victimes de la crise. Kate Venning, infirmière à mi-temps dans les Cornouailles, compte ses sous. Chaque fin du mois, elle se demande avec angoisse s’il lui restera assez pour nourrir ses deux fils après avoir payé les factures. Si elle a réussi jusqu’ici à joindre les deux bouts, c’est seulement au prix d’un strict contrôle de ses dépenses et d’un changement profond de sa manière de manger et de consommer. Mais l’équilibre est précaire et la moindre panne la mettrait en difficulté car, en cas de coup dur, elle n’a pas d’argent de côté.

Reportage (Allemagne, 2022, 32mn)