Les jeunes découvrent la pornographie de plus en plus tôt. En quoi cette exposition précoce influe-t-elle sur eux ? Tourné en Europe et aux États-Unis, un panorama scientifique complet et nuancé d’un phénomène massif. Un adolescent européen sur deux aurait visionné du porno en ligne. La plupart d’entre eux ont accès à Internet, et donc à des films X, souvent gratuits et ne nécessitant pas de mot de passe. Le premier contact peut se produire volontairement ou accidentellement (cyberharcèlement, publicités intempestives). Quel est l’impact de cette exposition précoce, qui survient parfois dès l’école primaire ? Pour la psychologue berlinoise Julia von Weiler, cette découverte perturbe les enfants, qui ont du mal à chasser ces images parfois violentes, d’autant qu’ils n’ont personne avec qui en parler. Les adultes ont donc intérêt à les accompagner dans cette exploration qui aura lieu tôt ou tard.  Phénomène d’addiction  Cette exposition précoce génère son lot de désinformation. Selon la chercheuse américaine en sexologie Debra Herbenick, les jeunes garçons se déprécient en comparant leurs performances à celles, hors norme, des hardeurs. N’évoquant jamais le consentement ni le plaisir féminin, ces vidéos véhiculent aussi des représentations sexistes. À haute dose, le porno agit sur le cerveau de la même façon que les drogues, générant un phénomène d’addiction. Le sexologue toulousain André Corman reçoit ainsi des jeunes hommes déboussolés par un usage intensif qui sature leur imaginaire et perturbe la sexualité « réelle ». Mais selon le youtubeur Jan Omland, la plupart des ados font la part des choses et savent distinguer le réel du virtuel. Documentaire d’Almut Faass disponible jusqu’au 14/01/2022.