La catastrophe de Fukushima a relancé le débat sur la dangerosité de l’énergie nucléaire et la transparence des exploitants d’une industrie hautement politique. A la demande des instances européennes, la France s’est engagée à procéder à des « Stress Tests » dans toutes ses centrales pour un état des lieux de la sécurité des installations. Dans un contexte où industrie et politique sont plus que jamais liées, 1 100 incidents ont été recensés l’an dernier sur le territoire français. En cause : le recours massif à la sous-traitance dans le monde de l’atome.

Tchernobyl, Fukushima, des catastrophes nucléaires qui ont bouleversées le monde, mais qui ont également remises en question la sûreté des centrales nucléaires. Cette question de sûreté nucléaire et de sécurité devrait être mis au premier plan en France, deuxième plus gros parc nucléaire au monde derrière les Etats-Unis et à l’heure où Emmanuel Macron veut relançer le nucléaire français. Et pourtant le documentaire pointe du doigt les points noirs du nucléaire français, et en particulier un problème majeur qui met à risque l’ensemble des infrastructure, le recour massif à la sous-traitance.
En effet cette main d’oeuvre malléable, mobile et moins cher sont une mine d’or pour EDF qui recherche avant tout . Toutefois les sous-traitants sont pour la plupart mal formés et exposés à des tâches ingrates dans des conditions de sécurités pauvres. Ils sillonent la France, de central en central, ne restant jamais plus que 3 mois. Ils s’occupent de nettoyer les cuves, entretien des réacteurs, donc de la sûreté des centrales, mais les bonnes conditions de travail ne sont pas assurées par EDF. Le risques d’accident parmi les sous-traitants est 6 fois supérieur à celui des agents d’EDF : chute, exposition aux particules, contaminations, ….

Le documentaire expose justement la dégradation des conditions de travail face à la demande de rentabilité et de productivité demandée par EDF. De plus en faisant appel à des sous-traitants, on fait face à une dilution des responsabilités notamment en matière de sûreté. Très peu d’accidents du travail sont reconnus comme tels par la justice, rare sont donc les sous-traitants accidentés qui reçoivent une indemnité ou une reconnaisance par EDF de leur statut

Les centrale ne respectent pas ses obligations envers ses employés mais également envers la population entière. Greenpeace a eux aussi montré les failles de sécurité des centrales en s’y infiltrant avec grande facilité. Les centrales en France sont exposées à la menace terroriste ou de toutes aggressions externes comme d’une chute accidentelle d’un avion sur un réacteur.

La recherche de productivité d’EDF, et de Bouygues comme sur le chantier de l’EPR à Flamandville
pousse aux dérives et donc aux accidents voire à la catastrophe.

Le gouvernement français ne fait rien non plus pour apporter une solution à l’appel aexcessif à la sous-traitance. Il faut dire que le nucléaire apporte des emplois à toute une commune, face à cet enrichissement les centrales n’ont pas envie qu’on ferme les centrales. Un véritable tabou et omerta donc qui pouse au silence

Le rapport de l’ASN considère que niveau sureté suffisant pour pursuivre l’exploitation des centrales, aucune fermeture n’est justifiée.

Après Fukushima, le recours massif à la sous-traitance face à la course à la productivité est une menace réelle pour le nucléaire français.

Un film de Elsa Fayner

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