L’été, pendant que les vacanciers se reposent, des hommes et des femmes de l’ombre veillent sur leur sécurité. Ils sont inspecteurs à la Direction Départementale de la Protection des Populations : restaurants, supermarchés mais aussi campings ou clubs de vacances, rien n’échappe à leurs contrôles. Ils scrutent à la loupe l’hygiène et traquent les fraudes et les contrefaçons. Pendant tout l’été, les équipes de « Grands Reportages » ont suivi des inspecteurs sur le littoral méditerranéen, des Alpes Maritimes au Gard, en passant par le Vaucluse.

Gilles Parzys, est inspecteur des services vétérinaires. Cette antenne de la DDPP a été créée sous Napoléon pour assurer la bonne hygiène des abattoirs de France. Ce quinquagénaire vit et travaille dans les Alpes-Maritimes. Un département qui voit sa population tripler l’été. La priorité de Gilles, c’est d’assurer le contrôle sanitaire des aliments et des lieux de restauration. Près d’une centaine d’inspections au total en l’espace de 3 mois. Des frigos à la température trop élevée, aux denrées consommables à l’origine douteuse, rien ne lui échappe : « Moi, mon objectif, c’est la protection du consommateur, je ne voudrais pas qu’il arrive des choses à des gens que je connais ou que je ne connais pas d’ailleurs, au moins, on fait le nécessaire pour qu’il y ait moins de toxi-infections ou de problèmes. » Mais cet été, Gilles va cumuler les contrôles problématiques.

Ivan Grimal, lui, est inspecteur des fraudes spécialisé dans les produits de la mer. Son rayon d’action : le département du Gard. Sa priorité : débusquer les dénominations de poisson mensongères. Elles sont nombreuses et le client n’y voit que du feu. « Vous vous imaginez des vacanciers qui viennent dans un restaurant du Grau-du-Roi, au bord de la mer et qui commandent un loup en pensant manger un vrai loup, pêché dans le coin… Ben ils ne vont pas être contents de savoir que le loup de méditerranée qu’il dégustent est en fait un loup de mer, une espèce totalement différente, qui n’a pas de goût et dont le prix est largement inférieur à celui du vrai loup ». Pour Ivan, c’est de l’arnaque à la petite semaine qui se répète de saison en saison, à son plus grand désespoir…

L’alimentation, c’est aussi la spécialité de Lucien…mais particulièrement sur les jolis marchés de Provence. Avec Marie-Dominique, sa compagne au travail comme à la ville, ils arpentent les marchés du Var à la recherche des produits du terroir très prisés des consommateurs mais qui font souvent l’objet de fraudes. Cet été, ils sont particulièrement attentifs à l’huile d’olive. Souvent, le consommateur se laisse avoir par des appellations d’origine aguicheuses mais fausses. Elles n’échappent à l’œil d’expert de Lucien et ses 27 ans passées dans la répression des fraudes : « Les huiles et les olives, ce qu’il faut savoir, c’est que la France produit seulement 10% de ce que l’on consomme, ce qui veut dire que 9 fois sur 10, ce n’est pas un produit français. Les olives en général viennent du Maroc et d’Espagne, il ne faut pas laisser croire au client que l’on a des olives françaises de la région». Les contrevenants risquent une amende de 1 500 euros pour chaque étiquette mensongère.