Comment la faune a-t-elle réagi au fort ralentissement des activités humaines durant le confinement ? Une étude internationale de grande ampleur dévoile d’étonnants changements d’habitudes chez nombre d’animaux.

Printemps 2020 : plus de la moitié de la population mondiale se confine pour faire face à la pandémie de Covid-19. Cette situation inédite a permis à des chercheurs en biologie d’observer la réaction des animaux sauvages à l' »anthropause » – néologisme créé à cette occasion par les scientifiques pour décrire la baisse drastique des activités humaines. Dans les Dolomites italiennes, les ours bruns sont ainsi rapidement sortis des différents territoires auxquels ils se cantonnaient en temps normal, certains s’aventurant même jusqu’au coeur des villages. En Tanzanie, dans le parc du Serengeti, les rhinocéros ont profité de l’absence de touristes pour parcourir de longues distances… : jusqu’à sortir des zones protégées de la réserve. À Berlin, des caméras placées dans les jardins de certains habitants, initialement destinées à réaliser des études sociologiques sur leur rapport à la faune, ont permis d’observer comment ratons laveurs et renards ont brutalement changé leurs habitudes. À Paris, les corneilles ont vu disparaître leurs sources de nourriture (principalement des restes alimentaires dans les poubelles publiques) et se sont retrouvées en grande difficulté. Ces données, recueillies par des traceurs GPS, des hydrophones (micros submersibles) et des pièges vidéo, ont permis la publication d’une étude internationale d’envergure, sous la houlette des chercheurs Christian Rutz et Marlee Tucker. Que nous apprend-elle sur les comportements des animaux durant les confinements, et sur la façon dont ces derniers s’adaptent aux activités humaines ? Ces informations peuvent-elles nous aider à mieux envisager une cohabitation pacifique avec la faune ?

Documentaire de Susanne Maria Krauss (Allemagne, 2023, 52mn)

Disponible jusqu’au 29/09/2023