Comment les mammifères marins évitent l’accident de décompression ?

Les mammifères marins, tels que les dauphins, les baleines et les phoques, sont étonnamment bien adaptés à la vie dans l’océan. Ils peuvent plonger à de grandes profondeurs et rester sous l’eau pendant de longues périodes. Cependant, ces plongées profondes peuvent entraîner des risques pour leur santé, notamment l’accident de décompression.

Qu’est-ce que l’accident de décompression ?

L’accident de décompression, aussi connu sous le nom de « mal de décompression » ou « la maladie des caissons », est un problème de santé qui peut survenir lorsque des gaz dissous, tels que l’azote, se libèrent rapidement dans le corps à la suite d’une décompression rapide.

Cela peut se produire lorsque des plongeurs humains remontent rapidement à la surface après une plongée profonde. Les gaz dissous dans les tissus corporels se mettent alors à bulles, ce qui peut entraîner des douleurs articulaires, des problèmes neurologiques, voire la mort.

Les adaptations anatomiques des mammifères marins

Les mammifères marins ont développé un certain nombre d’adaptations anatomiques qui les aident à éviter l’accident de décompression. L’une de ces adaptations est leur capacité à contrôler leur respiration et leur circulation sanguine pendant les plongées profondes.

Par exemple, les dauphins sont capables de retenir leur respiration pendant de longues périodes, pouvant plonger jusqu’à 200 mètres de profondeur sans respirer. Pendant une plongée, ils réduisent également leur rythme cardiaque pour économiser de l’oxygène.

De plus, les mammifères marins ont des vaisseaux sanguins spécialisés qui contribuent à la prévention de l’accident de décompression.

Ils possèdent des « réseaux de contournement » qui permettent aux gaz dissous de ne pas s’accumuler dans les tissus corporels lors des plongées en profondeur. Ces réseaux permettent aux gaz de circuler dans des voies spécifiques, évitant ainsi leur accumulation nocive.

La gestion des gaz dans les mammifères marins

Une autre manière dont les mammifères marins évitent l’accident de décompression est leur capacité à réguler les gaz dans leur corps.

Par exemple, lorsque les baleines plongent, elles absorbent de grandes quantités d’oxygène dans leurs muscles et leurs tissus corporels. Cela permet de réduire le risque d’azote dissous dans le sang.

De plus, les baleines ont des niveaux de gaz sanguins et tissulaires plus bas que ceux des plongeurs humains, ce qui réduit également les risques d’accident de décompression.

Les phoques, quant à eux, ont une concentration d’azote plus élevée dans leur sang, ce qui leur permet de plonger à des profondeurs plus importantes. Ils utilisent également des méthodes de compression pour réduire les risques de l’accident de décompression.

Lorsqu’un phoque plonge, il comprime ses poumons et ses sinus pour éviter l’accumulation de gaz. À mesure qu’il remonte, il relâche la compression, permettant ainsi aux gaz dissous de s’échapper sans danger.

Les autres mécanismes de protection

Outre leurs adaptations anatomiques et leurs mécanismes de gestion des gaz, les mammifères marins utilisent également d’autres stratégies pour éviter l’accident de décompression.

Par exemple, ils peuvent moduler leur vitesse de plongée pour permettre aux gaz de s’échapper progressivement de leur corps. Les mammifères marins peuvent également faire des paliers de décompression, ce qui signifie qu’ils font des arrêts à des profondeurs spécifiques pendant leur remontée à la surface, permettant ainsi aux gaz de s’échapper lentement.

En outre, les mammifères marins sont sensibles aux signaux physiologiques qui leur indiquent la nécessité de faire une pause ou de modifier leur comportement pour éviter l’accident de décompression. Par exemple, les dauphins peuvent ressentir la détérioration de leur audition due à une décompression rapide et peuvent ajuster leur comportement en conséquence.

Conclusion

Les mammifères marins sont incroyablement bien adaptés à la vie dans l’océan, y compris aux plongées profondes. Grâce à leurs adaptations anatomiques et à leurs mécanismes de protection uniques, ils sont capables d’éviter l’accident de décompression.

Ces adaptations comprennent la gestion des gaz, le contrôle de la respiration et de la circulation sanguine, ainsi que la modulation de la vitesse de plongée. Étudier ces mécanismes peut nous aider à mieux comprendre comment prévenir et traiter l’accident de décompression chez les humains.