Marc, chasseur de sons, traque patiemment les manifestations sonores de la faune et de la flore. Une immersion pour rêveurs et scientifiques au coeur (battant) de la forêt amazonienne.

Ils ne sont qu’une poignée d’audio-naturalistes (terme préféré entre experts au plus classique « chasseur de son ») à courir le monde à la recherche des murmures de la faune et de la flore. Patiemment, le Français Marc Namblard recense ces « phénomènes sonores qu’on peut rencontrer dans la nature – et leur beauté ». Ce passionné travaille de concert avec le monde de la recherche. Depuis la station scientifique du CNRS, située au coeur des 5 000 hectares de la réserve naturelle des Nouragues, aux côtés d’une mission scientifique qui arpente la forêt amazonienne guyanaise, Marc, la conservatrice de la réserve, un chercheur en écho-acoustique au Muséum national d’histoire naturelle et des « accrobranchistes » qui s’élèvent au-dessus de la canopée prennent le pouls du « poumon de la planète ». Leur but : compiler des enregistrements sur une période de quinze ans, pour répertorier les changements sonores de la forêt, touchée elle aussi par l’activité humaine.

Tendre l’oreille

Selon Marc Nambard, il y a « urgence à tendre l’oreille » avant que l’érosion du vivant et l’empreinte de l’homme n’engloutissent les sons. La forêt des Vosges, où débute le documentaire, n’offre plus par exemple, en journée, que des plages préservées de la pollution sonore humaine de sept minutes maximum – soit le laps de temps entre le passage de deux avions… Un documentaire fascinant à écouter au casque, pour entendre la beauté surgir du silence.

Documentaire de Luc Marescot (France, 2022, 53mn)