Entre le 16 et le 29 octobre 1962, la crise des missiles de Cuba, entre les États-Unis et l’Union soviétique, fait craindre au monde son anéantissement nucléaire. Quel est l’impact de cette crise sur l’évolution de la guerre froide ? Entretien avec Catherine Durandin.
Le lundi 22 octobre 1962, John Kennedy, président des États-Unis depuis janvier 1960, prend la parole à la télévision. Il affirme avoir eu la confirmation en image de l’installation de missiles sur l’île de Cuba. En annonçant un blocus maritime et des représailles en cas d’attaque soviétique, il menace son adversaire en la personne de Khrouchtchev, premier Secrétaire du parti communiste de l’URSS. « Cette transformation précipitée de Cuba en importante base stratégique, par suite de la présence de ces puissantes armes offensives à long rayon d’action et qui ont des effets de destruction massive, constitue une menace précise à la paix et à la sécurité de toutes les Amériques. » 
Si la crise commence officiellement le 14 octobre 1962, elle atteint son paroxysme le 27 octobre avec la destruction d’un avion américain par un missile soviétique : la guerre froide se réchauffe en un instant. Le monde retient son souffle. Finalement, la troisième guerre mondiale n’a pas lieu, mais la crise cubaine a donné à la guerre froide son paroxysme et son symbole. Comment ont été menées les négociations ? Y a-t-il alors un « avant » et un « après » crise des missiles de Cuba ? Comment les populations ont-elles vécu la crainte de l’anéantissement planétaire ? Qu’est-ce que cette crise révèle de la guerre froide ?