Emmenée par les groupes BTS ou Twice, la pop sud-coréenne a pris d’assaut la planète. Comment expliquer cette déferlante ? Au rythme dansant de ses plus grands tubes, ce documentaire raconte les dessous d’une extraordinaire révolution culturelle. 

Grâce à la K-pop, la vague coréenne (la « hallyu ») – formée dans les années 1990 avec les « dramas » – est devenue raz-de-marée, comme l’ont montré récemment la série Squid Game ou le film Parasite. Chorégraphies millimétrées, chansons entêtantes et porteuses d’espoir mixant les genres, looks et communication ultratravaillés : dans le sillage du septuor BTS, les girls et boys bands coréens affolent les charts et déchaînent l’hystérie tout autour du globe. Parmi leurs nuées de fans, constituées en communautés, certains rêvent de suivre la même trajectoire. Mais pour espérer percer, les aspirants « idoles » doivent se soumettre à une discipline de fer : formés, pour la plupart, dans les académies de Séoul, ils s’entraînent jusqu’à l’épuisement pour les castings organisés par les labels et les agences. Ceux-ci prennent ensuite le relais, avant de propulser dans le star-system leurs recrues les plus douées, dont la vie, mise en scène sur les réseaux sociaux, sera alors régie jusque dans les plus infimes détails. Car dans un pays où les relations sexuelles avant le mariage demeurent taboues, la moindre incartade peut signer la fin d’une carrière…

Soft power
Trente ans après les Spice Girls et les Backstreet Boys, Twice, Omega X et consorts imposent la culture coréenne, et plus largement asiatique, sur le devant de la scène. Mais comment expliquer ce succès phénoménal, qui constitue une manne financière et un puissant outil de soft power pour le Pays du Matin calme ? Recueillant les éclairages de producteurs influents (Shinsadong Tiger, Kevin Cho) et du journaliste musical allemand Jens Balzer, ce documentaire suit en parallèle trois jeunes adeptes de K-pop : Kim, un programmeur d’Aix-la-Chapelle, venu à Séoul rencontrer ses idoles ; Karita, une Estonienne de 19 ans, élève dans une académie de la capitale ; et la Japonaise Mire, benjamine du groupe Tri.be, en pleine préparation de la sortie de l’album Veni, Vidi, Vici. À travers leurs témoignages passionnés mais lucides, le documentaire nous immerge dans les coulisses de cette industrie lucrative, fer de lance des exportations culturelles coréennes.

Documentaire de Mahyar Goudarzi (Allemagne, 2022, 52mn)

Disponible jusqu’au