Commencée sous le Second Empire, la vie politique de Clemenceau a été très longue. Il a connu la Commune et plus de trente ans de IIIe République dont il fut un des présidents du Conseil. Mais que serait-il resté de lui dans la mémoire nationale si, en novembre 1917, aux pires heures de la Grande Guerre, quand politiciens et généraux semblaient avoir perdu la partie, le président Poincaré ne s’était résolu à l’appeler au pouvoir ? L’homme a alors 76 ans ; il n’a cessé depuis le début du conflit, comme parlementaire et comme journaliste, d’exhorter à la vigilance, à l’effort et au sursaut. En moins d’un an, il va conduire le pays à la victoire. Le Tigre entrait dès lors dans la geste française, pour toujours.