Écumer les pharmacies pour trouver son médicament, devoir changer de traitement, se voir substituer sa prescription au dernier moment. Cela a été une réalité pour de nombreux Suisses ces derniers temps. Anti-douleurs, anti-inflammatoires, antibiotiques, médicaments contre Parkinson, l’épilepsie, anti-hypertenseurs, anti-cancéreux… Les ruptures de stock touchent de plus en plus de spécialités pharmaceutiques et durent de plus en plus longtemps. La situation ne fait que se dégrader.

En cause : des chaînes de productions des médicaments éclatées (70-80% des principes actifs de nos médicaments viennent de Chine ou d’Inde), mondialisées, fragilisées. La situation, déjà critique depuis des années, a empiré avec la pandémie sars-cov 2, la guerre en Ukraine et l’inflation. La plupart des traitements concernés par les ruptures d’approvisionnement sont anciens, peu chers. Si la plupart du temps des alternatives peuvent être trouvées, si souvent le patient ne se rend même pas compte du problème, c’est au prix d’énormes efforts, particulièrement des pharmaciens.

Une situation qui interroge notre accès aux traitements prescrits, le rôle des prix des médicaments dans ces ruptures, la relocalisation d’une industrie stratégique, et comment nous avons pu en arriver là – particulièrement la Suisse, pays de la pharma.