Le contraste est violent. D’un côté, Mickaël, 28 ans, amputé d’une jambe à la suite d’un accident de moto. Il n’ose plus aller à la plage avec ses enfants.

‘ Au début, je voulais mourir ‘, avoue-t-il. De l’autre, un chauffard face à la justice. Après avoir bu ‘ huit à dix pastis ‘, le vieil homme a pris le volant et s’est fait arrêter. Les circonstances sont contre lui : son permis avait été annulé et sa voiture n’était pas assurée.
A la question ‘ pensez-vous que vous êtes alcoolique ? ‘, le fautif répond : ‘ Non, pas du tout. ‘ ‘ Et dangereux ? ‘, relance le juge. Après une hésitation, la réponse est lâchée dans un souffle : ‘ Oui. ‘ Tout est dit.

Le film évoque les souffrances physiques et psychologiques des victimes et, en alternance, livre plusieurs témoignages de conducteurs responsables d’accidents de la route. Si la douleur des premiers bouleverse, la force du reportage réside surtout dans les déclarations des coupables. Contraints de suivre des séances de ‘ responsabilisation ‘ avec des représentants de la justice, de la police, et d’associations, une demi-douzaine d’entre eux sont amenés à s’interroger sur la gravité et les conséquences de leurs actes.

Un documentaire d’Anne Gintzburger