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En Turquie, il est devenu un symbole de la lutte pour la liberté de la presse et pour la démocratie. Emprisonné plusieurs mois par le régime et toujours poursuivi aujourd’hui pour ses écrits, le journaliste et documentariste turc Can Dündar s’est exilé en Europe, comme une bonne partie des intellectuels de son pays. « Ce n’est pas nous qui avons quitté la Turquie, c’est la Turquie qui nous a quittés », dit-il des élites cultivées, cibles de la persécution féroce du régime d’Erdogan. Comment se faire à une nouvelle vie de déraciné – tout en continuant son combat – dans un pays étranger ? Dans ce documentaire qu’il codirige avec Katja Deiß, Can Dündar interroge quatre de ses compatriotes, que leurs prises de position ont contraints à un choix difficile entre la prison ou l’exil. C’est notamment le cas de la scientifique Latife Akyüz, une figure de l’opposition, victime d’une campagne de lynchage orchestrée par les médias fidèles au régime. Face au maigre soutien de ses proches, elle s’élève contre un silence coupable qui profite au système. Des caméras cachées suivent également l’épouse de Musa Kart, caricaturiste au quotidien de centre gauche « Cumhuriyet, » jusque dans le parloir de la prison stambouliote de Silivri, où celui-ci est incarcéré depuis des mois. Comme on le dit désormais en Turquie, aucun lieu du pays ne rassemble aujourd’hui autant de grands esprits que cette prison.