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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’homosexualité est pénalisée dans la majorité des pays. Aux États-Unis, la nécessité de peupler la nation se traduit par une exaltation du modèle de la famille traditionnelle, renforcée par une propagande contre les homosexuels. Muselée par la censure, la communauté des gays et lesbiennes parvient pourtant à déjouer les interdits en maniant l’art du sous-entendu. La revue Physique pictorial se présente tantôt comme un guide pour photographes amateurs, tantôt comme un magazine de musculation, et publie les dessins de Tom of Finland, qui marqueront durablement la culture gay, avec l’archétype du « cuir-moustache ». Côté littérature, les écrits de Jean Genet se diffusent sous le manteau tandis que des écrivains comme Truman Capote ou Gore Vidal mettent discrètement en scène des personnages d’homos positifs. Longtemps soumis au code de censure Hays, le cinéma investit la culture du sous-texte, de Rebecca (Hitchcock) à Ben-Hur (Wyler). Le monde de la nuit, avec ses bars clandestins où fleurissent les spectacles de travestis, participe également à l’épanouissement d’une sexualité encore réprimée par la société. C’est de l’un d’eux, le Stonewall Inn à New York, que partiront, en 1969, les émeutes synonymes d’éclosion du mouvement gay moderne.