En 1990, en Italie, des magistrats découvrent un réseau de complicité entre des organes d’État et des groupuscules terroristes néofascistes. Ils révèlent alors l’existence de Gladio, une organisation paramilitaire dormante. Gladio faisait partie d’un projet de l’OTAN, qui avait mis en place un groupe similaire dans tous les pays d’Europe de l’Ouest : les réseaux Stay Behind, en vue de résister en cas d’agression communiste. On découvre alors que des réseaux Stay Behind étaient en place dans pratiquement tous les pays européens, même des pays neutres ou non membres de l’OTAN comme la Suède et la Finlande. Rassemblées en un réseau international, les organisations avaient un nom de code différent dans chaque pays. Durant toute cette période de guerre froide, des milliers d’agents en sommeil étaient donc prêts à entrer en action au cas où l’Armée rouge avait occupé l’Europe Occidentale. La découverte de Stay Behind en 1990 crée un scandale de proportions internationales, qui fait trembler les gouvernements dans la moitié de l’Europe. Ainsi, l’ancien chef de la Sûreté belge, Albert Raes qui a dirigé un des deux réseaux Stay Behind en Belgique. Pour la première fois il accepte d’en parler. Il témoigne que le projet a débuté en Belgique, pays considéré à l’époque comme l’un des plus vulnérables en cas d’invasion. Comment ces réseaux ont-ils influencé le climat politique en Belgique depuis la fin des années ’70 ? Quelle est leur implication, réelle ou imaginaire, dans les tueries du Brabant wallon ?