Alors qu’au lendemain des attentats du 13 novembre, la France rendait hommage aux 130 morts, un combat commençait dans l’ombre pour les 352 blessés. Dans les hôpitaux parisiens, dès le vendredi soir, les équipes médicales ont du faire de la chirurgie de guerre et ont opéré des blessures souvent très lourdes, causées par les balles de kalachnikov des terroristes et les explosions. Au Bataclan, Kevin, 27 ans, a été touché deux fois à la jambe. Amputé, il devra toute sa vie porter une prothèse. Robert, lui, a reçu une balle au visage. Défiguré, il ne peut plus parler, plus manger et entame un long processus d’opérations chirurgicales et de reconstruction. Attablé à une terrasse, Claude-Emmanuel, économiste, a lui été atteint 3 fois, au bras, au ventre et au dos. Ce passionné de randonnées ignore s’il pourra un jour remarcher mais ne veut pas se laisser abattre : il commence déjà sa rééducation. Avec les autorisations exceptionnelles de l’APHP et des hôpitaux militaires, Auriane Baudin et Laure Granjon ont pu suivre au plus près et pendant plusieurs semaines la renaissance de ces miraculés, soutenus par leurs proches et bien décidés à être plus forts que les terroristes.