En 2005, trois semaines d’émeutes dans les banlieues provoquent un sursaut national. Le gouvernement promet alors un « plan Marshall » dans les quartiers sensibles. Cinq ans après, les promesses ont-elles été tenues ? Le vaste plan « espoir banlieues » de Fadela Amara a-t-il abouti à des améliorations ? Nicolas Bourgouin est allé enquêter sur le terrain, auprès des maires, du secrétariat d’Etat à la Ville, mais aussi au sein de l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine), qui centralise les projets. Concret, didactique, son reportage révèle les avancées urbanistiques, mais ausi les failles de la politique de la ville au niveau national. Si depuis 2005 près de cinq cents quartiers sont en chantier, le fonctionnement de l’ANRU suscite le débat : en question, notamment, le système d’octroi des subventions, derrière lequel certains maires dénoncent des choix partisans… Le film révèle aussi des dysfonctionnements dans la gestion de l’organisme (via une polémique autour d’un listing d’études commandées à des cabinets privés) ainsi que les limites d’un système de financement menacé par la loi Mole de 2009. Une législation qui, selon certains, pourrait aboutir au dépôt de bilan de cette agence… Enfin, l’investigation éclaire les effets pervers des « contrats d’autonomie » censés proposer aux jeunes en recherche d’emploi, en plus de 300 euros par mois, un accompagnement personnalisé. Un système qui, visiblement, a surtout permis à des entreprises d’insertion de gagner de l’argent, et au gouvernement de faire du chiffre. En fin de compte, sur les 12 milliards promis par Borloo, 4 milliards ont été alloués aux banlieues. Sans remettre en question les améliorations existantes, ce film questionne la pérennité d’une politique qui, très vite, risque de manquer de moyens. Documentaire Réalisé par Nicolas Bourguoin,