Les tiroirs jetés au sol, les armoires vidées, les matelas retournés, la bibliothèque renversée. Pas une pièce de la maison n’a été épargnée : de la salle de bain à la chambre d’enfant, tout a été saccagé. « On a le sentiment d’avoir été violés». Pour Jean Raymond et Jérôme, membres de la cellule anti-cambriolage (CAC), la scène est banale : deux constats par jour. La CAC est une unité policière expérimentale unique en France dont ils sont les deux seuls policiers. Créée à Évry, cette cellule travaille exclusivement sur la cambriole car c’est l’un des délits les plus difficile à élucider : il n’y a qu’une chance sur dix pour que l’on retrouve les objets volés. Les auteurs, ce sont aussi bien les voisins de palier que des jeunes, parfois mineurs, en quête d’argent facile. Les flagrants délits sont exceptionnels et les témoins rares par crainte des représailles. Grâce à de laborieuses enquêtes de proximité, il arrive que la CAC parvienne à démanteler tout un réseau, du voleur au receleur. Sur information d’un « indic », dans une cave, ils découvrent : dix VTT, une moto, une platine laser, une console de jeux vidéo. Le reste a déjà été revendu.