Comment continuer à diffuser une information libre dans un pays autoritaire ? Une immersion exceptionnelle dans les studios de Dojd, principal média d’opposition en Russie. « La Russie sera libre, restez sur Dojd », peut-on lire sur un prompteur installé dans les coulisses du studio ultramoderne de la chaîne de télévision russe. Créée en 2010 par la journaliste Natalia Sindeïeva, Dojd (« la pluie » en russe) aborde sans tabou tous les sujets, n’hésitant pas à se montrer critique à l’égard du Kremlin, notamment quand il s’agit d’évoquer la guerre en Ukraine. Les dix millions de téléspectateurs qu’elle réunit à ses débuts montrent son écho dans un pays où les médias sont fortement contrôlés. Mais la chaîne se heurte vite au pouvoir : interdite d’antenne, elle est aujourd’hui contrainte d’émettre uniquement sur Internet pour ses abonnés, et doit trouver un nouveau modèle économique. Entourée de jeunes journalistes comme Tikhon Dziadko, présentateur vedette, et Timour Oleevski, reporter, la directrice de Dojd déploie toute son énergie pour continuer à diffuser une information libre, indépendante et transparente.