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Des chercheurs mettent en doute le périple chinois de Marco Polo, notamment la Britannique Frances Wood qui s’étonnait de ce que le voyageur ne mentionnât point la muraille de Chine dans ses récits. De plus, de nombreux compatriotes du marchand vénitien voyaient ce dernier comme un hâbleur et un mythomane. Le sinologue Hans Ulrich Vogel et la professeure de littérature Marina Münkler sont partis sur les traces de l’aventurier pour mener l’enquête. De Venise à Pékin en passant par Yangzhou et Quanzhou, ils ont fouillé les archives de la Cité des Doges, étudié les tombeaux de marchands italiens établis dans l’empire du Milieu, retrouvé des chroniques d’auteurs du XIIIe siècle faisant état du passage d’un certain Buolo à la cour de Chine, et visité les sites historiques auxquels Marco Polo fait référence. L’équipe a même rencontré des sauniers qui continuent de travailler comme à l’époque du Vénitien. Quant aux récits de ses périples, ils sont largement dus à Rusticien de Pise, auquel il s’était confié au cours d’un séjour en prison à Gênes en 1298. L’écrivain italien les avait alors couchés sur le papier dans un mélange de langue d’oil et de pisan.