Un long et passionnant entretien avec Maguy Marin sert de fil conducteur à ce film séparé en chapitres distincts. Le titre sonne juste : il suffit d’écouter les paroles de la chorégraphe en conclusion de ce portrait pour s’en convaincre. « Je suis contente d’être fille d’émigrés. La perte d’appartenance, c’est important. Ce n’est qu’en perdant ses racines qu’on arrive à communiquer. » Itinéraire d’une chorégraphe : l’apprentissage d’une danseuse classique, l’école Mudra de Béjart, la création du Ballet Théâtre avec Daniel Ambash en 1978 et celle de « May B. » en 1981, l’installation au centre chorégraphique national de Créteil, l’apport de la musique et de la voix dans la composition chorégraphique avec l’arrivée de Denis Mariotte en 1990 et l’ouverture en 1999 d’un autre CCN, le premier du genre, dans une tour désaffectée de la banlieue lyonnaise, à Rilleux-la-Pape. « A la différence de Créteil, ici je m’associe au projet politique du maire, Jackie Darme, parce qu’il m’a semblé que le moment d’agir ensemble était arrivé. » On attend, bien sûr, la suite de l’histoire, celle qui s’écrit en ce moment, à l’écart de toute publicité… Un documentaire de Luc Riolon.