Lon Chaney n’aurait pas pu interpréter tout au long de sa carrière des criminels fous, des scélérats et des personnages engagés dans la lutte contre le crime, s’il n’avait pas, sous ses apparences rudement taillées, une tendresse cachée, une qualité qu’il a su montrer de façon évidente à l’instar des émotions plus grotesques pour lesquelles il est devenu connu. Il y a quelque chose de captivant dans la vulnérabilité de cet homme d’apparence rude lorsqu’il souffre et qu’il se bat contre son handicap. Mais ses personnages ne sont pratiquement jamais liés sentimentalement aux actrices jouant les premiers rôles. Film après film les héroïnes tombent dans les bras d’un compagnon plus digne tandis que Chaney, physiquement imparfait, est rejeté. Avec son corps tordu et son visage défiguré, il exprime la douleur de tous ceux qui sont rejetés parce qu’ils sont différents. Un documentaire de Laurent Préyale, narration d’Elisabeth Quin, MC4 production