Autrefois aliment de luxe, la crevette s’est démocratisée pour devenir le premier produit de la mer exporté dans le monde. Mais à quel prix ? L’équateur est le premier fournisseur français. Chaque année 25 000 tonnes de ces crustacés terminent dans nos assiettes. Des crevettes issues à 95% de l’élevage. Depuis la fin des années 70, ce petit pays d’Amérique Latine a misé sur l’aquaculture pour se développer. Il est devenu le 5ème exportateur mondial et la crevette est sa 2ème source de revenu après le pétrole. Cette industrie pourtant très lucrative, profite essentiellement à une poignée de gros éleveurs qui emploient une main d’œuvre en contrat précaire. Elle a surtout des conséquences environnementales et sociales désastreuses. Pour creuser les bassins des mégas fermes d’élevages, les industriels ont rasé une grande partie des forêts de mangroves qui bordent l’Océan Pacifique. En s’attaquant à cet écosystème unique, les éleveurs mettent en péril les ressources des communautés de pêcheurs artisanaux et les terres ancestrales qu’ils occupaient. Entre les industriels de la crevette et les peuples de la mangrove la tension monte. En signe de protestation ou poussés par le désespoir, certains pêcheurs se lancent dans la piraterie…