Renouer avec la nature, vivre de ce que nos mains sont capables de produire, retrouver la simplicité des choses… Ma mère rêvait d’une autre vie. Un jour, elle a tout abandonné pour quelques chèvres et elle nous a emmenés, mon frère et moi, sur une montagne dont elle ne connaissait rien. Aujourd’hui, je cherche à retrouver cette histoire. Mais ma mère résiste : « à quoi bon revenir sur une période douloureuse ? » Et elle m’oriente vers ses anciens compagnons d’aventure. Le tournage prend alors une forme aléatoire, parfois expérimentale. Pour pallier au silence de ma mère, je récolte des traces de son passage en montagne : un paysage, un souvenir, un témoignage, un geste. Puis j’assemble ces fragments. Ce jeu de résonances s’impose de lui-même et me semble en accord avec ce que fut le retour à la terre : une expérience où chacun transformait le hasard en opportunité pour « prendre le maquis » et réinventer sa vie.