Monsieur Champon est l’instituteur atypique d’une classe de CE1, composée d’enfants de 24 origines étrangères. Pour lui, l’élève ne peut progresser intellectuellement s’il n’a pas conscience de son identité et par voie de conséquence, de celle des autres.
Pour cela il organise des activités innovantes : initiation aux règles démocratiques du vote, visite du Conseil Régional, approche de l’art par les émotions et de la danse à laquelle leur destin social ne les prédisposait pas, etc. C’est dans ces moments si particuliers où, la parole intime est rendue possible, entendue et reprise, que le groupe va, à son tour, prendre conscience de lui-même. En prenant le temps d’observer progressivement la maturation de cette collectivité d’enfants, ce film accompagne leur développement, dans l’exploration d’eux-mêmes et le refus de la passivité qui émousse les sentiments et provoque l’apathie de l’esprit. Il s’agit d’un film éminemment sensible, drôle et singulier, où l’on montre, sous l’angle de l’apprentissage du sentiment d’appartenance à une collectivité pluraliste, la naissance d’une démocratie d’enfants, participatifs et responsables, capables de projets et de choix. Face à une société d’adultes, passée de l’espoir d’un bonheur collectif à la crainte d’un malheur individuel, ce film nous interroge non pas sur les failles du système scolaire, comme il est souvent question lorsque l’on parle de l’école, mais bien davantage, sur la possibilité d’envisager autrement, notre propre « cohésion » sociale. Un documentaire écrit et Un documentaire réalisé par Sophie Lechevalier et Thierry Neuville