L’image traditionnelle de la pieuvre, la réalisatrice Carmen Butta préfère celle du parasite : comme lui, la mafia infiltre les structures existantes pour les détourner et les exploiter à son profit. Le documentaire accompagne des magistrats ou des hommes politiques siciliens qui combattent ce fléau. Contraints de vivre sous haute protection, ils s’accordent à dire que les mafiosi n’ont rien d’une espèce en voie de disparition. L’emprise du crime organisé sur la justice, l’administration, les milieux politiques progresse. Et cette « criminalité du troisième millénaire », explique Rosario Crocetta, ancien maire devenu député au Parlement européen, s’étend de plus en plus à des pays comme l’Allemagne, traditionnellement épargnés.