L’histoire des hommes de notre territoire chemine au long des siècles avec celle d’un matériau qui croit à leur côté, le bois. Nos compatriotes de toutes les époques ont choisis, en priorité, le bois pour pratiquer l’ensemble des activités humaines qui font notre culture. L’agriculture, l’artisanat et les arts ont échangé avec ce matériau les rapports étroits que les hommes eux même échangeaient avec les forêts qui les entouraient et qui, il y a encore quelques décennies, caractérisaient la géographie de la plus grande part de notre territoire. À l’aube du vingt-et-unième siècle, les forêts, réduites, coincées entre les zones urbaines, font partie d’un paysage devenu presque invisible. La désindustrialisation marquée du pays accompagne la disparition progressive des forêts et du bois de notre champ de conscience, occupé par le métal, le plastique et les matériaux composites. Pourtant, le bois demeure, sur notre sol, une richesse inexploitée. La France, le deuxième territoire forestier d’Europe, continue d’ignorer cette richesse. Pourtant, en plein coeur des Vosges, un territoire au coeur de la disparition d’un appareil industriel qui vivait de ce matériau ancien et noble, se dresse une vallée qui sort le bois des traditions antiques pour en faire le matériau de l’avenir. Constituée à l’image de la lointaine et ultra-moderne Silicon Valley, la vallée d’Épinal, qui vivait du bois, remet le vieux matériau au centre de ses projets d’avenir. Les savoirs accumulés au fond des âges prennent ici la forme d’un centre de recherche fondamental et expérimental qui explore le fruit des forêts comme s’il était devenu, à nouveau, le matériau porteur des espoirs de croissance et d’innovation qui ont marqué l’histoire des hommes de ce territoire.