\r\nD’ici à 2050, les fournisseurs d’électricité devront produire de l’énergie sans émettre de dioxyde de carbone (CO2). L’éolien et le solaire font naître des espoirs, alors qu’ils ne couvrent que 1 % de l’approvisionnement en énergie en Europe. En revanche, l’industrie du biogaz se développe. Seul souci : pour alimenter cette filière, il faut de la biomasse, matière organique, qui, après transformation, produira de l’énergie. À l’origine, celle-ci devait provenir des déchets agricoles. Mais, au final, les exploitants préfèrent cultiver du maïs, et utilisent pour cela… du fioul. L’essence consommée par les 7 500 centrales de biogaz allemandes génère ainsi 2,5 millions de tonnes de CO2 par an, des données qui n’entrent pas dans le bilan carbone de l’Union européenne. Cette céréale sert aussi de base aux biocarburants. En Europe, l’extension de sa production se fait au détriment des parcelles en fourrage ou des tourbières qui constituent d’importantes réserves de CO2. Au Brésil, elle provoque la destruction de pans entiers de la forêt amazonienne, libérant au passage des tonnes de gaz à effets de serre. En Europe, les centrales thermiques sont censées remplacer le charbon par du bois, mais les résultats ne sont guère probants. Partout, des multinationales régissent le marché de l’énergie. Ce documentaire donne la parole à des syndicalistes paysans, des experts, des commissaires européens et des militants écologistes pour mieux décrypter certaines collusions d’intérêt entre politiques et industriels.