Depuis 2018, Washington empêche les ventes de l’or noir iranien, qui représentent entre 70% et 80% des recettes d’exportation du pays et environ la moitié de ses ressources budgétaires mettant le marché pétrolier sous pression. Des représailles américaines à l’impact incontestable sur l’économie du pays. L’Iran fait face à une crise économique sans précédent, l’accord nucléaire a été totalement dénaturé depuis le retrait américain et la population est asphyxiée par les sanctions et une inflation supérieure à 40%. Le rial iranien, la monnaie du pays, s’est effondré.
Alireza Rahimizadeh, un entrepreneur germano-iranien, spécialisé dans la vente d’engins de construction, fermera probablement son entreprise dans les prochains mois. : embargo oblige, les pièces détachées en provenance d’Allemagne ne sont plus livrées. Une de ses employées, Leila, veut émigrer en Allemagne dès que possible. Un souhait partagé par de nombreux jeunes Iraniens. Aujourd’hui, deux tiers de la population a moins de 40 ans et n’a donc pas connu la naissance du régime actuel. Ces jeunes urbains constatent que le fossé se creuse entre leur génération et celle des élites vieillissantes qui contrôlent le pays. En novembre dernier, la répression s’est abattue sur de nombreux jeunes au cours des plus grandes manifestations depuis la révolution de 1979. À moins d’un mois des élections législatives prévues en février 2020, et après la mort du général Qassem Soleimani, la population iranienne est inquiète et désillusionnée.En attendant, face à la crise économique, le chômage, le manque d’espoir en l’avenir et l’angoisse d’une possible guerre, la jeunesse iranienne rejoint les rangs de la diaspora.