Adolf Hitler a laissé à la postérité l’image d’un stratège militaire hors pair. Et pourtant… L’invasion foudroyante de l’Europe occidentale (Belgique, Pays-Bas et France), déclenchée le 10 mai 1940, a marqué les mémoires. Pourtant, dès cette campagne victorieuse, le dictateur nazi montre ses limites. Alors que le plan échafaudé par le général Erich von Manstein a conduit à l’encerclement des troupes françaises et britanniques dans la poche de Dunkerque, le Führer, par frilosité, manque l’occasion d’écraser définitivement ses ennemis. Néanmoins galvanisé par cet exploit qui n’est pas le sien, il lance une nouvelle guerre éclair à l’Est. Le 22 juin 1941, 3,5 millions de soldats allemands déferlent sur l’URSS, accompagnés par les Einsatzgruppen chargés de l’extermination des Juifs. Là encore, de l’enlisement du siège de Leningrad à l’offensive ratée de Koursk en passant par les batailles de Moscou et de Stalingrad, où ses troupes butent sur le terrible hiver russe et la résistance acharnée de l’Armée rouge, Hitler, aveuglé par l’orgueil et son idéologie mortifère, ruine par ses erreurs tactiques l’avantage colossal initialement acquis. Relecture nuancée Avec le temps, les travaux des chercheurs révèlent une réalité souvent plus nuancée que les idées communément admises.Christiane Ratiney